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Les plus

  • Matériel
  • Graphisme
  • Ambiance
  • Tous les petits mécanismes

Les moins

  • Peut-être trop de hasard au final?

Notre avis

Colosseum est un péplum : grand spectacle et frissons, un jeu qu'on ressort souvent de sa boîte.

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But du jeu

Un grand jour se lève dans l'antiquité romaine ; l'Empereur Titus vient d'annoncer 100 jours de jeux. Et les jeux ça vous connaît : vous êtes impresario et votre objectif est d'attirer un maximum de spectateurs dans votre arène. Les rugissements des lions, le tonnerre assourdissant des chars, le fracas des armes des gladiateurs mais aussi le chant des prêtres, la douce mélopée des musiciens et la voix de stentor des acteurs ; autant d'éléments que vous allez coordonner pour produire le plus extraordinaire des spectacles.

Le but du jeu est de produire des spectacles de plus en plus impressionnants pour attirer le plus grand nombre de spectateurs dans votre arène ; ce qui vous rapportera richesses et gloire. Pour déterminer le vainqueur, on se basera sur la production la plus grandiose, celle qui aura attiré le plus de spectateurs.

Matériel

La boîte de jeu regorge de matériel :

  • 10 abonnements
  • 5 marqueurs de score
  • 1 pion empereur, 2 pions consuls, 3 pions sénateurs
  • 2 dés
  • 80 pièces romaines
  • 4 podiums
  • 152 jetons éléments de spectacle
  • 7 vedettes
  • 30 programmes de spectacle
  • 18 médailles impériales
  • 6 fiches résumés
  • 1 pion premier joueur
  • 1 compteur de tours
  • 1 livre de règles tout en couleur
  • 1 plateau de jeu
  • 10 éléments d'arènes
  • 5 loges impériales
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Vue du matériel
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Principe

Les spectacles se composent de différentes "ressources" (gladiateurs, musiciens, décors …) qu’il faudra acquérir. Des éléments périphériques vont aussi influencer (et souvent de manière déterminante) l’affluence du public : venue de personnalités dans l’arène (Empereur, consuls, sénateurs) ; mise en vente d’abonnements ; réputation (nombre de spectacles déjà produits).

Il y a 5 tours de jeu ; chacun subdivisé en 5 phases.

Phase 1 : l’investissement

L’impresario peut, moyennant finances, acquérir un des éléments suivants ;

  • un nouveau programme de spectacle (pour attirer encore plus de public)
  • agrandir son arène (pour pouvoir produire des spectacles plus grands)
  • acheter un abonnement (qui garantit systématiquement un nombre de spectateurs)
  • construire une loge impériale (qui permet d’avoir plus de chance d'attirer les personnalités)

Un programme de spectacle est constitué de différentes propriétés variant d’un spectacle à l’autre et selon son "niveau". Parmi ces propriétés on peut citer le coût d’acquisition, les "ressources" nécessaires pour réaliser le spectacle, la taille requise de l’arène et surtout le nombre de spectateurs qu’il va attirer.

Phase 2 : achats d’éléments de spectacle

Il y a 5 marchés disponibles, chacun présentant 3 éléments de spectacles (tirés au hasard). L’acquisition se fait aux enchères (avec une mise minimum) ; le vainqueur récupérant tous les éléments du marché mis à l’enchère. Par tour, un joueur ne peut remporter qu’une seule enchère. Pour certains éléments de spectacle (gladiateurs, prêtres, lions, chevaux …) il y a une carte « vedette » qui revient au joueur en ayant le plus grand nombre de ce type d’éléments en sa possession (avec au minimum 3 éléments de ce type).

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Phase 3 : échanges

Chaque joueur, à tour de rôle, peut proposer à ses concurrents d’échanger des jetons ressources. Un petit esprit "Colons de Catanes" règle autour de la table de jeu...

Phase 4 : production des spectacles

Etape 1

Lancement d’un dé (2 si le joueur possède une loge impériale) et déplacement d’une figurine personnalité (si le dé fait 1, 2 ou 3). Le but étant de ramener les personnalités dans son arène (cela se traduit par un afflux supplémentaire de spectateurs) et de les sortir des arènes adverses.

Etape 2

L’impresario annonce quel spectacle il produit et montre les éléments nécessaires à son organisation (il est possible de refaire un spectacle déjà produit). A noter qu’il n’est pas nécessaire de posséder la totalité des éléments prévus pour réaliser un spectacle; mais ce dernier ramènera moins de spectateurs. On réalise alors le décompte des spectateurs : valeur du spectacle ; personnalités présentes dans l’arène ; abonnements ; vedettes ; anciens spectacles réalisés, etc.

Le chiffre obtenu est versé en pièces d’or au joueur. Si le score obtenu est supérieur à son score maximum, on déplace le marqueur du joueur sur son nouveau maximum. Les points ne sont ainsi pas cumulés de tour en tour, mais on conserve l'indication du score maximum.

Phase 5 : clôture

Le joueur avec le score maximum à ce stade du jeu remporte un podium. Cette récompense est valable jusqu’à la fin du jeu et augmentera le score de chacun de ses spectacles suivants. Chaque joueur doit se défausser d’une des cartes ressources utilisée dans le dernier spectacle. (Que voulez-vous, le "matériel" s’use quand on s’en sert; surtout les gladiateurs!)

Enfin le joueur avec le plus petit score à ce stade du jeu demande l’aumône à celui qui a le score le plus élevé. Ainsi il va pouvoir lui prendre la carte élément de spectacle de son choix.

Les lauriers de la victoire reviennent au joueur avec le score le plus élevé à la fin des 5 tours.

Commentaires

Ce qui accroche au premier abord pour ce jeu est la qualité du matériel. Les éléments de jeu sont de toute beauté, les graphismes sont fins et détaillés tout en gardant une grande lisibilité. Quelques exemples : le plateau de jeu est superbe, les pièces de monnaie sont très détaillées (chaque valeur de pièce possède une gravure différente). Je trouve qu’une nouvelle fois Days of wonder nous gratifie d’un matériel de jeu de première classe (promis je n’ai pas été payé). Voilà, maintenant alléchés par ce joli matériel, on a bien envie de jouer.

Dès le départ on se rend compte que le hasard occupe une grande place : placement initial des arènes (avec des personnalités plus ou moins proches), tirage au hasard des ressources initiales et des 2 spectacles initiaux distribués aux joueurs.

Ainsi on peut se sentir un peu frustré quand on constate que les ressources attribuées ne correspondent pas à celles requises par les spectacles ; et bien sûr quand on regarde son voisin (car tout est toujours visible par tout le monde) on trouve qu’il est beaucoup mieux loti que soi. Par la suite le hasard continue d’occuper une place de premier plan : tirage des éléments d’enchères, déplacement des personnalités...

La phase de négociation qui risque d’être négligée par des joueurs novices est très importante car elle permet de compléter des spectacles ou d’assurer l’engagement d’une vedette (mais gare de ne pas offrir un avantage décisif à votre concurrent).

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Un point qui est controversé chez nous est l’utilisation des pions personnalités. En effet leur rôle peut être décisif car ils représentent un nombre de points relativement important (c’était le cas lors de plusieurs de nos parties). Or leur placement initial est arbitraire et le joueur le plus éloigné de l’empereur (rapportant 7 points) a peu de chances de le voir arriver jusqu’à son arène. Comme par ailleurs leur déplacement est soumis aux dés (vous avez une chance sur deux de ne pas pouvoir déplacer ces pions à votre tour), ce mécanisme est parfois assez frustrant. Y aurait-il une variante à chercher pour tempérer un peu ces "VIP" qui rendent votre stratégie très aléatoire ?

Les stratégies qui peuvent être appliquées sont diverses. Nous avons vu un joueur essayer sur 2 parties distinctes la tactique de ne pas agrandir son arène au maximum mais de produire le plus grand des spectacles moyens plusieurs fois en essayant de maximiser les bonus. Cette technique a donné un très bon score mais a été battue à chaque fois de peu . . . dommage PNL (note de PNL: bah quoi, on peut essayer ! J'aime bien mon Circus Maximus !)

En fait il est difficile d’avoir une tactique à long terme, il faut s’adapter à la situation en permanence. Vous avez beau avoir minutieusement collecté tous les éléments pour un grand spectacle, si un autre joueur vous le prend juste avant vous, il faut tout revoir (ça m’est arrivé . . .) (note de PNL: moi aussi, quelle frustration !)

Le jeu est très fluide, chaque joueur agissant à chaque phase, on n’attend pas longtemps pour pouvoir agir. Mais il ne faut pas oublier qu’il n’y a que 5 tours et qu’en conséquence il n’est pas toujours possible de développer son arène comme on le voudrait.

Le jeu se distingue par plusieurs mécanismes originaux. Il y a le comptage du score, qui pour une fois ne se fait pas par cumul, mais qui prend en compte que le score maximum obtenu ; en fait l’idéal est de jouer tous ses bonus possibles sur un tour donné (le dernier en général). D’autre part la phase de clôture est originale : le podium attribué au meilleur score en cours incite justement à dépenser ses bonus au lieu de les garder tous jusqu’à la fin ; le fait que le plus faible récupère un jeton ressource du plus fort permet de réduire l’écart (et cela peut être une stratégie de rester le plus faible à chaque fois pour bénéficier de cet avantage).

Les aides de jeu rappellent au recto les phases de jeu et les éléments intervenant dans le décompte des points. Si le recto est clair et d’une aide précieuse, le verso quant à lui est carrément indispensable car il liste les détails de tous les programmes existants. Ainsi on verra souvent les joueurs, en attendant leur tour de jeu, plongés dans l’étude approfondie du verso pour effectuer le délicat choix de l’achat d’un nouveau programme. Notons au passage que ces aides de jeux sont parfaitement réalisées.

Pour conclure je dirais que Collosseum est un grand jeu. La part assez grande laissée au hasard ne gâche pas une mécanique bien conçue : les éléments de jeu sont cohérents et favorisent l’immersion dans l’univers. On prend beaucoup de plaisir à y jouer et à y rejouer.


Fiche technique
Nombre de joueurs 3 à 5
Auteurs Wolfgang Kramer et Markus Lübke
Editeur Days of Wonder
Diffusion En boutiques spécialisées
Prix env. 40 à 45 euros